Au lendemain de la signature de l’armistice, le 11 novembre 1918, tout le monde s’accordait à dire que cette Première Guerre mondiale était « la der des der ». « Plus jamais ça », criait-on après la capitulation de l’Allemagne, le 7 mai à Reims, le lendemain, 8 mai 1945, à Berlin, à la découverte des atrocités des camps.
Mais qu’avons-nous retenu de l’Histoire ? Des années de souffrance, des millions de morts n’auront pas suffi à calmer les humeurs belliqueuses de quelques va-t-en-guerre… En ce 8 mai 2025, on s’est souvenu. Toutes les communes de France ont ravivé le passé, les heures d’allégresse, de joie collective qui ont électrisé le peuple français, euphorique au moment de la Libération. Oui, ce 8 mai est tout un symbole. Oui, ce 8 mai a été possible grâce à la volonté d’un homme, le général de Gaulle, qui a refusé de baisser les armes et nous a appelés à résister et combattre ces fous sanguinaires. Son message a été entendu et les nazis ont payé le prix de leur ignominie.
Non, nous n’avons rien retenu de l’Histoire. Après 1945, il y eut d’autres conflits. Et aujourd’hui, au XXIe siècle, plane de nouveau l’ombre de la guerre. En Ukraine, agressée par un voisin qui rêve aux splendeurs passées de la Grande Russie. En Palestine où les affrontements entre le Hamas et Israël n’en finissent pas de faire d’innocentes victimes. Au Cachemire, convoité par le Pakistan et l’Inde…
Les tensions sont palpables, le monde vit sur une poudrière. C’est pourquoi il est important de se souvenir de toutes celles et tous ceux qui ont combattu et laissé leur vie pour notre liberté. De les honorer.
« Souvenons-nous des sacrifices d’une génération entière »
À Golbey, personnalités civiles et militaires, les porte-drapeaux, les sapeurs-pompiers et jeunes sapeurs-pompiers, la police municipale, les associations, les classes CM1 et CM2 de l’école Jean-de-la-Fontaine (qui ont interprété, sous la direction de leur maîtresse, Virginie Bazin, le Chant des Partisans), l’union musicale et la population ont communié devant le monument aux morts. En l’absence de Roger Alémani, maire, c’est Camille Zeghmouli, adjoint aux affaires scolaires, qui a lu le discours de Monsieur Sébastien Lecornu ministre des Armées et Madame Patricia Miralles, déléguée auprès du ministre des Armées, chargé de la mémoire et des Anciens combattants. Ce texte rappelait les phrases du Général du 8 mai 1945 : « Tandis que les rayons de la Gloire font, une fois de plus, resplendir nos drapeaux, la patrie porte sa pensée et son amour d’abord vers ceux qui sont morts pour elle, ensuite vers ceux qui ont, pour son service, tant combattu et tant souffert ! Pas un effort de ses soldats, de ses marins, de ses aviateurs, pas un acte de courage ou d’abnégation de ses fils et de ses filles, pas une souffrance de ses hommes et de ses femmes prisonniers, pas un deuil, pas un sacrifice, pas une larme, n’auront donc été perdus ! ». Et de poursuivre en précisant que « les Françaises et les Français, reprenant confiance en eux-mêmes, choisissaient de redonner au pays son indépendance, sa puissance et sa prospérité dans un monde où tous les équilibres se redessinaient autour de deux grandes puissances. Aujourd’hui, nous jouissons encore de cet héritage de la Libération, des choix courageux de nos grands anciens ». Avant de conclure : « Alors que les rapports de force internationaux se reconfigurent, souvenons-nous des sacrifices qu’une génération entière de Françaises et de Français a acceptés pour libérer le pays, pour le reconstruire et pour nos donner les moyens de notre souveraineté ».
« La Paix est en danger »
Puis, ce fut au tour d’Anne-Sophie Monange, adjointe au développement durable, à l’environnement et au cadre de vie, de prendre la parole pour lire le message de l’UFAC (Union Fédérale des Anciens Combattants et de Victimes de Guerre). Un message qui rappelait que cette Seconde Guerre mondiale fut « le plus important, le plus destructeur, le plus meurtrier des conflits de tous les temps avec 100 millions de combattants et 62 millions de victimes en majorité civiles… La commémoration du 8 mai 1945 est à la fois un acte de Mémoire, de reconnaissance et un symbole d’espoir pour l’avenir, soulignant l’importance de la Paix et de l’unité en Europe et dans le monde ». Mais l’UFAC, consciente des tensions qui règnent actuellement, précisait pour conclure que « La Paix est en danger sur notre continent. Il nous appartient de faire partager, avec les pays européens, nos valeurs de Liberté, d’Égalité et de Fraternité ».
Comme le veut la tradition, deux gerbes ont été déposées au pied du monument aux morts ; la première, de la municipalité, par le capitaine Matthieu, du 1er régiment de tirailleurs d’Épinal, le lieutenant Lakdar Belazreuk, chef du SDIS 88 (Service Départemental d’Incendie et de Secours des Vosges) et Camille Zeghmouli, la seconde par les représentants des associations patriotiques.
Les élèves de CM1/CM2 ont chanté le « Chant des Partisans », sous la direction de Virginie Bazin.
Sapeurs-pompiers et JSP réunis pour ce 80e anniversaire.