Très peu connaissaient la France. Encore moins la Normandie ou la Provence. Et pourtant, ils ont pris les armes et embarqué pour combattre l’Allemagne nazie, pour redonner à ce pays ami, une liberté dont il était privé depuis six ans. Six longues années de massacres, d’internement, de tortures. De mort… Tous nos alliés ont payé un lourd tribut. Pour beaucoup, ce fut un voyage sans retour. Mais leur sacrifice ne fut pas vain et nous avons pu, grâce à eux, respirer, dès le mois d’août 1944, ce parfum de liberté à pleins poumons.
Ces pages tragiques de notre Histoire doivent rester gravées à tout jamais dans nos mémoires. Et chaque année, nous nous devons de rendre hommage à tous ces acteurs de ce second conflit mondial.
Samedi, autorités civiles et militaires, associations patriotiques, harmonie municipale, population se sont réunies devant le monument aux morts pour ce rituel indispensable, preuve que personne n’oublie ces héros.
Laurence Rayeur-Klein, première adjointe représentant Monsieur le maire, excusé, a lu le message de Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées ; message qui rappelle que, « Il y a 74 ans, l’Allemagne signait sa capitulation sans conditions par deux fois. La première, le 7 mai 1945, à Reims. La seconde, le soir du 8 mai, à Berlin. Ainsi, la France s’inscrivait dans le cercle des vainqueurs. Après tant de combats, de victimes et de destructions, le nazisme est abattu. C’est la victoire sur une idéologie totalitaire, raciste et criminelle qui a mené la violence jusqu’à sa plus effrayante extrémité.
La France exprime sa reconnaissance à toutes ses filles et à tous ses fils qui ont combattu pour la patrie : les combattants de 1940, les Français Libres, tous ceux qui ont répondu à l’appel de la Résistance, les armées de LECLERC et de DE LATTRE. La France se souvient des déportés qui ont souffert de la barbarie et des victimes des camps de la mort. La Nation n’oublie pas tous ceux qui ont subi les conséquences du
conflit : les prisonniers, les victimes civiles, les veuves et les orphelins.
La France exprime sa reconnaissance aux femmes et aux hommes, issus des nations du monde entier, qui ont conjugué leurs efforts pour nous libérer et restaurer la dignité humaine.
En ce 75ème anniversaire de l’année 1944, la France se souvient de ses libérateurs. Des villages du littoral normand à la flèche de la cathédrale de Strasbourg, de semaines en semaines, le flot de la liberté a recouvert le territoire. A tel endroit, la liberté portait l’uniforme français. A tel autre, celui des armées alliées. Ici, l’action des maquis était décisive. Là, l’action commune des soldats et des résistants emportait la décision.
75 ans après, alors que les derniers témoins vivants de cette histoire sont parmi nous, la mémoire de ces événements demeure. Nous nous souvenons avec ferveur des débarquements de Normandie et de Provence, de la libération de Paris, du courage et des sacrifices de tous les combattants de la liberté.
Aujourd’hui, nous nous remémorons les déchirures de notre continent et l’ampleur du désastre humain et moral. Ainsi, rassemblés, nous mesurons la valeur de la paix. Elle est notre héritage. Elle est la clé de voûte de la construction européenne. Elle est notre raison de vivre ensemble. Préservons-là ! »
Moi Sabrina, 38 ans, veuve de guerre…
Puis, ce fut au tour de Sabrina Verrier de prendre le micro pour lire le message de l’UFAC (Union Française des Associations de Combattants et de Victimes de Guerre) : « Nous rendons hommage à tous les soldats alliés et français de la Métropole et des Territoires d’Outre-mer, aux volontaires de la Résistance, à tous ceux qui sur terre, sur mer et dans les airs unirent leurs forces pour vaincre le fascisme et le nazisme. Tous les êtres humains disparus, tués sur les champs de bataille, exterminés dans les camps de concentration, massacrés, torturés, fusillés pour actes de Résistance, morts en captivité ou écrasés sous les bombardements, méritent notre respect et la fidélité de notre souvenir ». Mais il convient de ne pas baisser la garde car « aujourd’hui, le fanatisme religieux, le terrorisme, le réveil des nationalismes menacent la paix, la sécurité des peuples, la liberté et les droits de l’Homme. Aussi, fidèle au souvenir de celles et ceux qui ont sacrifié leur vie pour un monde sans guerre et sans haine, l’Union Française des Associations de Combattants et de Victimes de Guerre (UFAC) appelle tous nos concitoyens à poursuivre le combat en faveur de la Solidarité et de la Paix. Vive la République ! Vive la France ! ».
À 38 ans, Sabrina est veuve de guerre… Son époux Nicolas, caporal-chef au 1er régiment de tirailleurs d’Épinal, est décédé le 21 février 2009, après avoir combattu au Liban, au sein des forces de l’ONU, les casques bleus. Il fut le premier soldat à être enterré en sépulture militaire (à la nécropole nationale d’Épinal) depuis 1945, 11 ans après son décès.