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Solidarité

Katia et Natalya accueillies à bras ouverts

Plus d’un million de femmes et enfants ont fui leur chère patrie, depuis qu’un ex-agent du KGB, nostalgique de l’URSS, aux intentions belliqueuses, a décidé d’envahir l’Ukraine, sous de fallacieux prétextes. C’était le 24 février dernier… Le peuple ne l’a pas accepté, ne l’accepte pas. Les hommes sont restés, ont pris les armes. Après avoir mis leur famille à l’abri, leur faisant prendre la route de l’exode pour fuir le théâtre d’une guerre qu’ils n’ont en aucun cas fomentée…

Katia Strokina, 16 ans, et sa grand-mère Natalya Vaschkevich, 58 ans, professeur d’arts plastiques, font partie de ce long cortège de l’exode. Au départ de Tchernihiv, à 150 kilomètres de Kiev.
« Nous sommes parties le 5 mars en voiture jusqu’à Lviv puis à la frontière polonaise. Là, nous avons pris le train pour Varsovie où nous sommes reposées deux nuits. Puis de nouveau le train pour Katowice, en Pologne. Et un bus nous a emmenées à Dompaire où Véronique (NDLA :  la Golbéenne qui les accueille) est venue nous chercher ». La fin de l’angoisse pour Katia et Natalya. « Notre voyage a duré six jours. Ce fut très dur et fatigant, surtout en Ukraine où la peur ne nous a pas quittées ».
Déracinées, les deux femmes ont trouvé un havre de paix à Golbey. Pour la grand-mère, la France était une découverte. Pas pour Katia. « Je suis venue la première fois à Golbey en 2018 dans le cadre d’échanges linguistiques, en accompagnant la chorale qui allait se produire en concert. J’y suis revenue en 2019, 2021 et cette année à cause de la guerre ».

Katia et sa grand-mère Natalya ont trouvé du réconfort à Golbey.


Dans le chef-lieu de canton, la jeune fille a maintenant ses repères. Elle a d’ailleurs suivi sa scolarité au collège Louis-Armand. Brillante lycéenne en première S (elle parle 4 langues, aimerait devenir médecin), Katia voudrait bien intégrer un lycée à Épinal, « pour ne pas perdre ses acquis ». Si l’idée de rejoindre sa tante Marina aux États-Unis, près de la frontière canadienne a été, un temps envisagée, le voyage concernerait plus Natalya. « Ce serait plus confortable pour elle de retrouver sa fille et ses petits-enfants. Moi, je me sens vraiment à l’aise ici ; je connais bien les gens. On va voir si la réponse pour le visa est positive ».

« Nous pensions à une fausse information »

En attendant, elle et Natalya tentent d’oublier les horreurs commises en Ukraine. Où le papa et la maman de Katya sont restés pour combattre l’envahisseur russe. « J’ai eu de leurs nouvelles mardi ; ils vont bien, même s’ils n’ont ni eau courante, ni électricité, ni chauffage ».
Les Ukrainiens ne veulent pas voir mourir leur pays. Et ils résistent malgré la disproportion des moyens militaires. « Début janvier, une nouvelle venue des États-Unis, disait que Poutine avait l’intention d’attaquer l’Ukraine. Que cela se ferait le 16. Mais nous n’y croyions pas ; nous pensions que c’était une fausse information. Le 19, rien ne se passait mais l’atmosphère était pesante. Et puis, le 24, à 4 h du matin, nous avons entendu les avions… »
le président russe avait mis sa menace à exécution. Mais pourquoi ? Pourquoi vouloir s’approprier l’Ukraine ? Malgré son jeune âge, Katia a une idée bien arrêtée. « Même si notre pays a une culture proche de celle de la Russie, si, à Tchernihiv, ville proche des frontières russe et bélarusse, nous sommes plutôt amis avec nos deux voisins, nous nous sentons cependant plus occidentaux et voulons entrer dans l’Union européenne. Ce qui ne plaît pas à Poutine. Qui, lui, veut reconstituer l’URSS. D’ailleurs, certains soldats russes ne portent pas le drapeau de la Russie mais celui de l’ex-Union soviétique ».
Mais si l’armée de Poutine continue sa marche en avant, il n’empêche que certains Russes ont pris conscience de l’inutilité de cette guerre. « Bien sûr, il y en a qui croient ce que dit Poutine mais d’autres sont de notre côté et comprennent l’inutilité de cette guerre. D’ailleurs, certains soldats refusent de nous combattre. En fait, c’est plutôt une guerre entre Poutine et l’Ukraine ; beaucoup de Russes ne sont pas d’accord. Et nous, nous sommes persuadés que nous allons gagner ».

« Un élan de générosité qui nous réchauffe le coeur »

La foi chevillée au corps, Katia et Natalya prient pour que ce conflit se termine au plus vite et qu’elles puissent retrouver leur pays. Ce sera long, très long et, en attendant, les deux Ukrainiennes apprécient d’être soutenues et à l’abri des combats.
« Nous sommes vraiment très reconnaissantes envers les personnes qui nous aident et nous réconfortent. Un élan de générosité qui nous réchauffe le cœur et nous apaise un peu ».
À Golbey, nombreux sont ceux qui, spontanément, ont proposé leur aide et fourni ce dont elles avaient besoin. Car, il ne faut pas oublier que Katia et Natalya, comme nombre de leurs compatriotes, sont parties avec le strict minimum ; avec rien pour certains.
Katia, par exemple, a perdu ses lunettes dans son départ précipité. Eh bien, dans un élan de générosité, Mohamed Guecaz, le responsable du magasin Optic 2000 d’Épinal, lui a gracieusement remis une paire. Un acte désintéressé qui méritait d’être souligné…

Loin de la fureur des combats, loin de leur terre meurtrie, Natalya et Katia ont trouvé, à Golbey, un peu de quiétude. Mais pas encore la sérénité car là-bas, en Ukraine, des hommes et des femmes se battent pour leur liberté. Et parmi eux, le papa et la maman de Katia…

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